Finie l’époque des “mages du web” et autres “chef de la conspiration intergalactique”. Dans le secteur allemand de la tech, les intitulés de poste fantasques cèdent la place à des désignations plus sobres, explique Der Spiegel. Le retour en grâce de l’“administrateur systèmes” en est le symbole : désormais, “la précision prime sur l’originalité”.
Ce revirement n’est pas qu’esthétique. Il répond à une logique d’efficacité. “Aucune entreprise ne veut une offre d’emploi invisible”, rappelle Ronny Böttcher, recruteur à Leipzig. En effet, les algorithmes des portails de recherche d’emploi ignorent les appellations farfelues. Résultat : “des intitulés trop originaux réduisent la visibilité en ligne et donc le nombre de candidatures”. Une observation confirmée par Stepstone, leader du secteur.
Un tournant et un retour au pragmatisme
Ce changement marque une rupture avec les débuts des start-up berlinoises. En 2009, Katja Bauer, alors DRH chez Zalando, se souvient que “les titres ronflants servaient à compenser des salaires peu attractifs”. Aujourd’hui partenaire du cabinet I-Potentials, elle constate qu’à l’inverse “les grandes entreprises standardisent leurs intitulés, car ceux-ci déterminent tâches, responsabilités et niveaux de rémunération”.
Un certain flou persiste toutefois. Nombre d’employés utilisent encore des “titres de travail” sur leurs cartes de visite ou profils LinkedIn différents de ceux inscrits dans leur contrat. “Cela permet de mieux signaler son rôle réel, notamment dans des fonctions commerciales ou de conseil”, explique Katja Bauer.
À contre-courant, l’entreprise munichoise Nagarro a supprimé les titres traditionnels pour ses 19 000 employés, préférant valoriser l’expertise sur la hiérarchie. Mais elle a tout de même fait une entorse à ce principe pour les offres d’emploi. “Cependant, l’entreprise affirme qu’elle laisse aux employés le soin de décider de la manière dont ils se présenteront au monde extérieur. Ils sont les mieux placés pour juger de la façon dont ils veulent s’appeler sur LinkedIn”, signale le magazine, qui souligne que tous les employés sont surnommés les “Nagarrians”.
Ainsi, derrière l’apparente banalité d’un “titre ennuyeux” se cache un enjeu stratégique, mêlant algorithmes, communication interne et attractivité sur le marché du travail.
jean luc😉
ps pour la recherche de travail ,il faut s'en tenir au titre officielle du diplôme ou de la fonction que vous avez